La Coalition pour les droits des locataires du Nouveau-Brunswick et ACORN NB dénoncent la tactique de l’Association des propriétaires d’appartements du Nouveau-Brunswick, qui consiste à faire pression sur les locataires pour qu’ils militent à faveur des intérêts des propriétaires.
Au cours de la fin de semaine, l’Association des propriétaires d’appartements a distribué un dépliant aux locataires des immeubles Colpitts, et peut-être d’autres immeubles, demandant aux locataires de faire pression sur le gouvernement Higgs pour qu’il réduise les impôts des propriétaires ou de subir des augmentations de loyer pouvant atteindre 700 $.
Le dépliant portait le nom de l’Association des propriétaires, et il presse les locataires de contacter le premier ministre s’ils ne veulent pas d’augmentation de loyer.
« Cela constitue du harcèlement », déclare Jael Duarte, le défenseur des locataires de la Coalition. « Les propriétaires menacent les locataires d’augmenter le loyer s’ils ne se plient pas à leurs exigences, cela montre clairement que la crise du logement au Nouveau-Brunswick est une question de droits de l’homme », a-t-elle déclaré.
Sarah Lunney, militante d’ACORN, a déclaré que “l’extension de l’exemption provinciale aux propriétaires ne garantit pas la protection des locataires. Ce qui protège les locataires, c’est le contrôle des loyers”.
La législation du Nouveau-Brunswick ne protège pas les locataires contre toute forme d’augmentation du prix des loyers, et ne permet pas non plus aux locataires de bénéficier d’un quelconque avantage lié à la réduction des impôts pour leurs propriétaires.
L’impôt foncier est toutefois une dépense d’entreprise qui est déductible du revenu des sociétés, selon une analyse conjointe du droit fiscal publiée en avril par la Coalition pour les droits des locataires du Nouveau-Brunswick et la Clinique de droit fiscal de l’UNB.
Pour freiner les augmentations de loyer, la Coalition et ACORN NB renouvellent leur demande que la province mette en place un contrôle des loyers.
De plus, ACORN et la Coalition rappellent aux locataires que la proposition des propriétaires d’appartements va directement à l’encontre de leurs intérêts et qu’elle pourra entraîner encore plus d’inflation des loyers.
« Les propriétaires d’appartements proposent une solution à un problème commercial sans penser aux effets sur le marché des immeubles », déclare Matthew Hayes, porte-parole de la Coalition et professeur de sociologie à l’Université St. Thomas
« Les entreprises ont acheté des immeubles d’habitation au Nouveau-Brunswick à des prix records pendant la pandémie, et c’est pourquoi nos impôts fonciers augmentent maintenant – il y a une bulle immobilière. Une réduction d’impôt pour les entreprises propriétaires ne fera que rendre la situation plus rentable pour ces acheteurs, et ça ne sera pas surprenant qu’ils soient plus nombreux à venir faire leurs achats ici, », explique Hayes.
Alors que la province semble désireuse d’inviter de nouveaux investissements dans le secteur des appartements, Hayes fait remarquer que les sociétés propriétaires ne construisent pas de nouveaux logements abordables – elles ne font que les faire monter sur le marché, souvent sans ajouter de valeur aux propriétés. « Leur proposition pour contrer les augmentations de l’impôt foncier ne fera qu’entraîner une plus grande inflation des prix de l’immobilier, et donc une augmentation des impôts et des hausses de loyer. »
« La seule mesure qui peut mettre un terme à cette situation et freiner les investissements spéculatifs dans le secteur du logement locatif au Nouveau-Brunswick est le contrôle des loyers et la protection contre les évictions », déclare Kristi Allain, porte-parole de la Coalition.
La Coalition pour les droits des locataires du N.-B. et ACORN NB ont proposé que la province mette en place un contrôle des loyers attaché aux unités de location, afin que les entreprises propriétaires ne puissent pas simplement augmenter les loyers lorsque les locataires changent d’appartement.
« Il s’agit d’une mesure importante pour protéger les logements locatifs abordables du Nouveau-Brunswick » , a déclaré Sarah Lunney d’ACORN.