Un informateur du Réseau de santé Vitalité a déclaré au journal britannique The Guardian que de jeunes adultes, auparavant en bonne santé et soupçonnés d’être atteints de la mystérieuse maladie neurologique, ont vu leur état de santé se détériorer rapidement et que le nombre de cas augmente.
Au Nouveau-Brunswick, des jeunes âgés entre 20 et 30 ans, dont certains sont des soignants, font état d’atrophies cérébrales, de fonte musculaire, d’hallucinations et d’insomnie, des symptômes neurologiques habituellement rares chez les jeunes adultes.
L’informateur anonyme, un employé de l’hôpital, ne croit pas non plus qu’il s’agisse d’une maladie unique au Nouveau-Brunswick. L’employé a déclaré à Leyland Cecco du Guardian : « Nous sommes probablement la région qui tire la sonnette d’alarme parce que nous sommes une province rurale et dans une région où les gens pourraient être plus exposés à des facteurs environnementaux. »
Pendant ce temps, le gouvernement du Nouveau-Brunswick empêche les scientifiques fédéraux, qui se tiennent prêts à aider, de soutenir la recherche sur la mystérieuse maladie neurologique qui frappe certaines parties de la province.
Selon un scientifique fédéral cité dans l’article du Guardian, des équipes sont en attente et prêtes à entreprendre les recherches nécessaires, mais « le Nouveau-Brunswick nous a expressément demandé de ne pas aller de l’avant dans ce travail. »
Ce rapport, qui fait l’effet d’une bombe, fait suite à des articles incendiaires publiés dans Macleans, The Walrus et le Globe and Mail, en plus d’un autre article du Guardian.
Pourtant, des questions demeurent sans réponse. Pourquoi le premier ministre interdit-il aux scientifiques fédéraux d’entrer dans la province pour enquêter ?
Avec au moins neuf cas impliquant deux personnes ayant eu des contacts étroits avec des personnes infectées, pourquoi le premier ministre ne lance-t-il pas une étude environnementale de la maladie ?
Des soignants de patients soupçonnés d’être atteints de la maladie, dont une étudiante en soins infirmiers d’une vingtaine d’années, ont développé des symptômes. Que fait la province pour protéger les soignants de la maladie ?
Des questions restent également sans réponse concernant la déclaration du nombre de cas de la maladie sur le site Web du gouvernement. Le nombre de cas, 48, n’a pas changé depuis le printemps de 2021. De multiples sources soupçonnent que le foyer de contagion pourrait atteindre 150 personnes. Ce chiffre ne tient pas compte des cas impliquant des jeunes gens qui sont encore sous enquête.
Que fera différemment le gouvernement pour informer le public d’un foyer de contagion à l’avenir ? Il ne faut pas oublier que la seule raison pour laquelle nous sommes au courant c’est à cause de la fuite d’une note de service à la presse.
Dans un récent reportage de l’émission Fifth Estate de la CBC, plusieurs personnes de la région où se trouverait le foyer de contagion, qui pensaient ressentir des symptômes, ont été dans l’impossibilité de consulter un spécialiste en raison des longs délais d’attente. Ces gens ont également eu l’impression que les médecins ne prenaient pas au sérieux leurs préoccupations.
Le gouvernement, quant à lui, après avoir régulièrement bâclé son intervention au COVID, y compris pendant les vacances de Noël, sans surprise, n’a proposé aucune stratégie pour s’attaquer à cette maladie mystérieuse.
Au lieu de demander que tout le monde se mette à l’œuvre pour enquêter sur cette maladie mystérieuse, le premier ministre empêche les scientifiques de collaborer, se bat contre les travailleurs de la santé qui méritent un salaire équitable, et force la fermeture d’hôpitaux.
Le premier ministre et ses amis de Brunswick News, propriété de la famille Irving, se focalisent sur une priorité totalement différente : enrichir leurs amis chefs d’entreprise en faisant la promotion de soins de santé privatisés, sans tenir compte des preuves accablantes qu’un système de soins de santé public solide nous serait plus utile.
Les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises méritent des explications et du leadership. Mais il est devenu très apparent que le premier ministre Higgs ne croit pas avoir de comptes à nous rendre – il ne répond qu’à la famille Irving.
Tracy Glynn est membre du comité de rédaction de Coop Média NB et Aditya Rao est membre du conseil d’administration de Coop Média NB.