Les syndicats luttent depuis des générations pour le droit de manifester. C’est une pierre angulaire de notre démocratie.
Cependant, ce à quoi nous avons été témoins dans les rues de la capitale du Canada ces derniers semaines est tout à fait différent. Il ne s’agit pas d’une manifestation pacifique. Le personnel de première ligne, du commerce de détail à la santé, s’est fait intimider et harceler. Nous avons assisté à des nuisances sonores empêchant les familles de dormir.
Nous avons également vu des extrémistes de droite propager des messages remplis de racisme et d’intolérance et arborer le drapeau nazi et le drapeau confédéré, entre autres symboles de violence et de haine. Nous avons vu les organisateurs appeler non seulement à la levée de toutes les mesures de santé publique, mais aussi au renversement de notre gouvernement démocratiquement élu.
Les leaders de l’occupation comprennent des personnes qui encouragent la haine islamophobe, antisémite et raciste sur les médias sociaux, des organisateurs des notoires manifestations de gilets jaunes d’extrême droite et des personnes propageant d’extrêmes théories conspirationnistes et des appels à la violence.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau Brunswick (FTTNB), ainsi que les syndicats de tout le pays, s’oppose d’une même voix aux messages ignobles et haineux en question et condamne le harcèlement et la violence dont ne cesse de faire l’objet la population d’Ottawa.
L’occupation des rues d’Ottawa, s’ajoutant à la vague la plus récente de la pandémie, a un effet dévastateur sur le gagne-pain de travailleurs et travailleuses et de commerces déjà en difficulté. Des travailleurs et travailleuses se font harceler et intimider uniquement parce qu’ils essaient d’assurer leur sécurité pendant qu’ils servent leur clientèle. Certains commerces doivent fermer, ce qui leur fait subir, ainsi qu’à leur personnel, des pertes financières qu’ils n’ont guère les moyens d’essuyer.
La vague du variant Omicron de la COVID-19 affecte encore nos collectivités. D’ailleurs, les hôpitaux sont inondés de patients et notre système de soins de santé est accablé de pénuries de personnel infirmier, de médecins et d’autres travailleurs et travailleuses de la santé.
Lorsque la COVID-19 est arrivée au Canada il y a presque deux ans, nous avons demandé à nos décideurs de fonder leurs décisions en matière de santé publique sur les meilleures données scientifiques disponibles. Maintenant, les experts en santé publique, dont les conseils nous ont permis d’assurer notre sécurité pendant la pandémie, sont attaqués pour avoir fondé leurs décisions sur les meilleures données scientifiques disponibles. La FTTNB ne peut pas rester silencieuse pendant que cela se produit.
Nous continuons à exiger de fortes mesures de santé et de sécurité au travail pour tous les travailleurs et travailleuses. La FTTNB exhorte les gouvernements fédéral et provinciaux à travailler de concert et à apporter sans tarder les soutiens d’urgence nécessaires aux travailleurs et travailleuses et aux commerces affectés.
Il est temps que tous les paliers de gouvernement collaborent pour aider les personnes affectées et mettre fin au siège de la capitale du Canada.
Daniel Légère est le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau Brunswick.