Les journaux Irving veulent que les habitant.e.s en milieu rural tiennent pour responsable leurs voisins nouveaux arrivants pour leurs défis économiques au lieu de, d’Irving lui-même.
Brunswick News a publié un éditorial vendredi qui s’inscrit dans sa longue tradition consistant à régulièrement réclamer des réductions d’impôts pour les propriétaires d’entreprises immobilières comme seule solution pour créer des logements abordables. Ça et “réduire la paperasse”, peu importe ce que cela signifie.
Ce n’est que dans les journaux qu’ils arrivent à lier cette obsession à des allégations non fondées sur la croissance de la population, due à un « afflux » de nouveaux arrivants causant le chômage urbain, et une caricature raciste.
Cette caricature de Greg Perry représente un homme portant une salopette sur laquelle est écrit “ Rural N.B.”, renversé sur le sol et couvert d’empreintes de pas. Il tient une pancarte qui dit “Bienvenus immigrants” et semble avoir été piétiné par les nouveaux arrivants en route vers les villes. Cela devient évident par la présence d’un panneau derrière l’homme indiquant, “Zones urbaines”, avec une flèche pointant dans la direction des traces de pas.
Le comité éditorial du journal pourrait argumenter que le message de cette caricature est que les immigrant.e.s ne veulent pas rester dans les communautés rurales, et préfèrent plutôt les centres urbains. En effet, la rédaction elle-même déplore la faible croissance démographique des communautés rurales.
Cependant, les sous-entendus racistes ne peuvent être ignorés. Une personne issue d’une région rurale, piétinée par des immigrant.e.s , alors qu’elle tient une pancarte sur laquelle est inscrit “Bienvenue aux immigrants”, cela suggère que les nouveaux arrivants sont ingrats envers les communautés rurales qui essaient de les accueillir. Cela suppose qu’ils “piétinent” les Néo-Brunswickois.oises ruraux bien intentionnés, leur imposant des problèmes économiques. Cela suggère que les nouveaux arrivants préfèrent l’attrait des villes à tel point qu’ ils n’ont aucune considération pour les efforts que les communautés rurales font pour les accueillir. La faute revient aux immigrant.e.s.
La rédaction poursuit en répétant le récit médiatique problématique, selon lequel la croissance démographique causée par ce soi-disant ” afflux ” de nouveaux arrivants des régions rurales vers les centres urbains, est à l’origine de la crise du logement au Nouveau-Brunswick.
Et ce, bien qu’il n’y ait aucune preuve démontrant un lien de causalité entre la croissance démographique et l’augmentation des coûts du logement. Le véritable coupable derrière la crise du logement, comme les experts l’ont souligné à plusieurs reprises, est la financiarisation. C’est le mouvement des capitaux, et non des personnes, qui est la cause première de la crise du logement.
Au lieu de cela, l’éditorial réclame, encore une fois, la fin de la soi-disant « double taxe, » qui, comme le soulignent sans arrêt les locataires et les experts, est un faux débat conçu pour enrichir les propriétaires d’entreprises. Et préconiser une réduction de la charge fiscale pesant sur les investisseurs, lorsque le problème réside dans des investissements spéculatifs incontrôlés, revient à jeter de l’huile sur le feu.
De plus, la réduction de la soi-disant “double taxe” aurait pour conséquence la perte de plus de 60 millions de dollars en recettes gouvernementales, des sommes pouvant financer les services dont les Néo-Brunswickois ruraux ont tant besoin.
Pendant que le gouvernement donne des centaines de millions aux Irving en subventions et avantages fiscaux, on dit aux habitant.e.s des régions rurales qu’il.elle.s vont perdre leurs salles d’urgence. De plus, on dit aux nouveaux arrivants qu’ils doivent attendre des années pour trouver un médecin de famille.
La crise du logement, les bas salaires, l’infrastructure en ruine, les tarifs inabordables d’Énergie NB, et la pénurie de personnel infirmier sont des problèmes auxquels nous sommes tous confrontés– Néo-Brunswickois.oise.s vivant à la campagne où en ville, nouveaux arrivants ou non. Ce qui n’empêche pas les milliardaires de la province de nous voler aveuglément.
Aditya Rao a grandi à Mumbai, en Inde. Tracy Glynn a grandi à Weldfield-Collette, près de Miramichi, dans le Nouveau-Brunswick. Ils vivent tous les deux sur le territoire volé des Wolastoqey dans ce qui est maintenant connu comme Fredericton.