En ouvrant la porte toute grande au secteur privé dans les soins de santé, Blaine Higgs encourage les professionnel·les de la santé à sortir des hôpitaux pour aller travailler dans des cliniques privées.
Après s’être débarrassé des conseils d’administration des régies de santé Vitalité et Horizon, ainsi que des haut·es fonctionnaires qui n’étaient pas d’accord avec son plan, Higgs décide avec quelques-un·es de ses proches collaborateurs et collaboratrices que la solution à la crise en santé est de sortir les patient·es des hôpitaux pour les envoyer vers des cliniques privées et son nouveau ministère de la santé, Medavie.
Medavie gérait déjà le système ambulancier, les services extramuraux, les dossiers numériques des patient·es et Télé-Soins. Voilà qu’un nouveau service s’ajoute à cette liste : Lien Santé NB, qui offre des services aux personnes qui n’ont pas de médecin de famille ou d’infirmière ou d’infirmer praticien·ne (pour le moment). Étant donné que Lien Santé NB paye mieux les médecins et les infirmières et infirmiers praticien·nes (avec nos taxes) que le système public, cela les encourage à consacrer de moins en moins de leur temps à leurs patient·es réguliers, aux cliniques sans rendez-vous ou à l’hôpital, et de plus en plus à Lien Santé NB. Résultat : cela va rendre encore plus difficile l’accès des patients à leur médecin de famille ou à leur infirmière ou infirmier praticien·ne. Il en va de même pour les autres soignant·es, qui seront tentés elles et eux aussi de sortir du stress des hôpitaux pour intégrer des cliniques privées.
Alors que les hôpitaux souffrent d’un manque tellement criant de personnel qu’ils arrivent à peine à garder la tête au-dessus de l’eau, cela relève soit d’une cruelle indifférence de la part du premier ministre, soit d’une stratégie calculée visant à détruire notre système public de santé. Il a cru faire mieux que tout le monde, mais il nous dirige vers une situation encore pire que celle que nous vivons en ce moment.
La solution à la crise est dans le renforcement du système public, pas dans son affaiblissement. Le gouvernement doit tout pour retenir les professionnels de la santé dans le système public si nous voulons que nos hôpitaux survivent.
Bernadette Landry milite depuis des décennies contre toutes sortes d’injustices sociales. Elle est membre du Comité régional Dieppe-Moncton de l’Association francophone des aîné·es du Nouveau-Brunswick et de la Coalition du Nouveau-Brunswick sur la santé.