Selon les dernières données du programme de recherche interdisciplinaire PROOF, le Nouveau-Brunswick affichait le deuxième plus haut taux d’insécurité alimentaire dans les 10 provinces canadiennes en 2022. Dans la province, 22,7 % ou 174 000 personnes vivaient dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit d’une augmentation de 4,3 % vis-à-vis 2021 (18,4 %). Le Nouveau-Brunswick est la province ayant le taux le plus élevé d’insécurité alimentaire modérée. Les gens compromettent la qualité et la quantité de nourriture en raison d’un manque de revenus. L’insécurité alimentaire a des répercussions graves sur la santé. Elle réduit l’espérance de vie et augmente la pression sur notre système de santé.
Les populations les plus affectées par l’insécurité alimentaire dans les 10 provinces canadiennes sont les enfants, les personnes noires et les personnes autochtones. En 2022, 29,4% des enfants de moins de 18 ans vivaient en situation d’insécurité alimentaire au Nouveau-Brunswick. Il s’agit d’une hausse de 5,2 % par rapport à 2021 et le troisième taux le plus élevé dans les provinces canadiennes.
L’année dernière, le taux d’inflation au Nouveau-Brunswick était le plus élevé en 40 ans. Le taux de chômage était parmi les plus hauts au Canada. Les personnes travaillant au salaire minimum et les bénéficiaires de l’aide sociale peinent à joindre les deux bouts. Les fins de mois sont difficiles avec la hausse du panier d’épicerie, des tarifs d’électricité et des loyers. Il n’est pas étonnant que nous ayons un taux d’insécurité alimentaire élevé et que les banques alimentaires constatent une hausse de la demande d’aide.
Que faire pour mettre fin à l’insécurité alimentaire?
Les banques alimentaires sont présentement indispensables mais elles ne sont pas une solution à long terme. De nombreuses études montrent que l’insécurité alimentaire peut être réduite grâce à des interventions politiques et l’amélioration des revenus des personnes en situation de pauvreté. C’est exactement ce que le Front commun pour la justice sociale revendique depuis des années, notamment :
- Augmenter le salaire minimum à un salaire de subsistance. Selon la dernière étude du Human Development Council, un salaire de subsistance au Nouveau-Brunswick est de 20$ l’heure en moyenne à travers la province.
- Augmenter les taux d’aide sociale au seuil de pauvreté. Les taux sont parmi les plus bas au Canada et les bénéficiaires vivent en extrême pauvreté.
Il y a des décennies, le gouvernement s’est donné l’objectif d’éliminer la pauvreté. Pour ce faire, il doit investir dans la population, les programmes sociaux, les services publics, le système de santé et d’éducation. Il a les moyens de lutter contre les inégalités sociales et la pauvreté. Le gouvernement provincial peut utiliser les surplus budgétaires cumulés depuis quelques années. Il peut mettre en place des solutions fiscales qui permettraient de récolter des millions de dollars. Il ne manque que la volonté politique de notre gouvernement pour mettre fin à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire dans notre province.
Janelle LeBlanc est la Coordonnatrice provinciale du Front commun pour la justice sociale.