Les mauvaises odeurs que produit une usine de traitement de carapaces de crustacés à Richibucto rendent certaines personnes malades et, selon des résidant.e.s de la communauté, détruisent leur qualité de vie. Coastal Shell Products (CSP) transforme des carapaces de homard, de crevettes et de crabe qui, en séchant, dégagent une odeur nauséabonde.
Plus de 100 parents, enseignant.e.s et étudiant.e.s se sont présenté.e.s devant l’hôtel de ville de Richibucto mardi soir, le 20 juin, pour faire part de leurs inquiétudes et demander au conseil municipal et au maire nouvellement élu, Arnold Vautour, de faire quelque chose pour remédier à la situation.
Les municipalités de Saint Ignace, Saint-Charles, Saint-Louis et Aldouane, ont été forcées par la province de s’amalgamer l’automne dernier et forment maintenant, collectivement, la Ville de Beaurivage. Jusqu’à présent, le nouveau conseil municipal n’a rien pu faire pour remédier aux odeurs nauséabondes et aux problèmes de santé qui en découlent.

du conseil municipal de Beaurivage, à Richibucto, mardi le 20 juin 2023.
Coastal Shell Products opère à Richibucto depuis sept ans, mais ce n’est qu’au cours de la dernière année que les résidant.e.s ont commencé à s’organiser formellement pour exiger des mesures de la part de leurs élu.e.s. Jusqu’à présent, leurs appels à l’aide semblent avoir attiré peu d’attention. La COOP Média NB a communiqué avec l’entreprise pour obtenir des commentaires, mais l’appel n’a pas été retourné jusqu’à présent.
Marie-Louise Brideau fait partie du Kent Clean Air Action Committee. Elle affirme que la puanteur est parfois d’une telle intensité qu’elle en a envie de vomir. Elle a également gardé son fils de six ans à la maison lorsque l’odeur putride était trop accablante.
« Il n’est pas normal que les enfants ne puissent pas sortir et jouer, et cela affecte également les enfants de la garderie », a déclaré Mme. Brideau. « Les familles ne peuvent pas faire de barbecue. »
Mme Brideau et d’autres parents s’interrogent également sur la sagesse de la décision initiale du conseil municipal de 2016 (avant la fusion) de permettre à CSP de s’installer à proximité d’une école et d’une résidence pour personnes âgées. « Les enfants et les personnes âgées sont les deux groupes que nous devrions protéger en priorité », a-t-elle déclaré.
Les élèves de l’école Soleil Levant, située à environ 200-300 mètres à l’ouest de l’usine, figuraient parmi les manifestants et manifestantes à Richibucto mardi. Les élèves les plus âgé.e.s de l’école Soleil Levant brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez la peste ».
Des plus jeunes portaient fièrement des affiches sur lesquelles on pouvait lire « On veut jouer dehors ». Les élèves ont participé à des chants devant les bureaux de la municipalité pour montrer leur volonté de voir la situation s’améliorer.
Rhéal Allain, directeur de l’école Soleil Levant, était également présent à la manifestation. « Lorsque l’odeur est forte, les élèves souffrent de maux de tête, de nausées et de toux », a déclaré le directeur Allain. M. Allain n’avait pas de statistiques sur le nombre d’élèves qui n’assistent l’école à cause de la puanteur.
Maisie Rae McNaughton est membre de la KCAAC et fait partie des nombreux parents inquiets qui demandent au conseil municipal de Beaurivage d’agir. Mme McNaughton se demande quelle quantité de fines particules créées lors du broyage des carapaces se retrouve dans l’air et est inhalée par les enfants et les adultes.
Selon elle, les vapeurs issues du traitement des carapaces « montent dans la cheminée et se répandent dans l’air », ce qui la préoccupe. « Quelles sont les conséquences à long terme d’une telle situation sur la santé ? » s’interroge Mme McNaughton.
Arnold Vautour est le premier maire de la nouvelle municipalité de Beaurivage. M. Vautour a semblé soutenir les parents et les élèves. Il s’est tenu aux côtés des élèves, affichant un large sourire, et a semblé chanter avec eux. Lorsque la COOP Média NB lui a demandé de commenter, M. Vautour a refusé de le faire.
Dallas McQuarrie est un écrivain de la COOP Média NB qui vit dans le comté de Kent sur un territoire non-cédé des Mi’kmaq.