Note de l’éditeur : Soixante-quinze personnes se sont rassemblées pour cette veillée pour les professionnel.le.s de la santé tués à Gaza devant l’Assemblée Législative du Nouveau-Brunswick le 10 décembre 2023. Rebecca Burns, une infirmière de Fredericton a organisée cette veillée. Voici ses commentaires lors de l’événement.
Merci beaucoup de vous joindre à nous ce soir pour cette veillée. Cette veillée est parmi l’une des centaines organisées à travers le monde. Mon nom est Rebecca Burns et je dois vous dire que je n’ai jamais organisé un tel événement. Présenter devant d’une foule n’est pas dans ma zone de confort habituel, mais être témoin du courage incroyable et de la persistance des Gazaoui.e.s ma changée pour toujours.
Je pense que plusieurs d’entre nous observons les horreurs des 65 derniers jours avec un sentiment d’impuissance. Nous sentons qu’il n’a rien à faire, que nos courriels et appels et commentaires sur les médias sociaux ne sont pas entendus. Voir une image horrifique après l’autre —des enfants et des bébés morts et blessés— sans avoir un espace pour permettre aux proches et aux gens de la collectivité de faire leur deuil, augmente ce sentiment d’impuissance.
Ce soir nous allons rendre honneur à la vie et à l’héritage des 278 professionnel.le.s de la santé qui ont été tué.e.s à Gaza du 7 octobre au 6 décembre 2023. Nous avons 278 chandelles pour représenter chacun de ces héros et ces héroïnes. Ce chiffre comprend 52 médecins, 22 dentistes, 26 élèves médicaux et dentaires, 4 scientistes médicaux, 87 infirmier.ière.s, 23 ambulancier.e.s, 10 physiothérapeutes, 32 pharmacien.ne.s, 14 technicien.ne.s de laboratoire, 7 optométristes et 1 employé d’administration.
Nous allons lire le nom de 65 professionnel.le.s, un pour chaque jour depuis le début des attaques. Cependant, nous devons nous souvenir que ce ne sont pas juste des chiffres. Chaque personne à une histoire et laisse un héritage. Ces personnes ont touché, et même sauvé plusieurs vies, comme professionnel.le.s de la santé et comme individus.
Une des images les plus puissantes que j’ai vues est le tableau blanc utilisé pour planifier les chirurgies dans un hôpital au nord de Gaza. Le 20 octobre, le docteur Mahmoud Abu Nujaila a écrit : « Celui qui reste jusqu’à la fin va raconter l’histoire. Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire. Souvenez-vous de nous. » Le docteur Abu Nujaila a été tué dans un bombardement de hôpital Al Adwa le 21 novembre.
Une infirmière américaine, Emily Callahan, qui travaille avec Médecins sans frontières a demandé à ses collègues dans le nord de Gaza s’ils avaient évacué et la réponse à cette question était la suivante : « C’est notre communauté. C’est notre famille. Ce sont nos amis. S’ils vont nous tuer, nous allons mourir en sauvant le plus de gens possible. »
Leur héroïsme incroyable a sauvé des milliers de vies dans les circonstances les plus difficilement imaginables.
Les médecins ont fait des milliers d’amputations d’urgence sans anesthésie, sachant que plusieurs des amputés ne seraient peut-être jamais éligibles pour des prothèses étant donné la nature urgente de leur chirurgie.
Les obstétricien.ne.s ont été obligé de faire des césariennes sans anesthésie, sachant que des incubateurs ne pourraient être disponible à cause des pannes de courant reliées au conflit.
Les professionnel.le.s de la santé ont été appelé à soigner tous les gens, même leurs proches transportés avec des blessures graves vers les hôpitaux. La perte de ces professionnel.le.s durant ces temps de violence aigue est tragique surtout lorsque leurs compétences, leurs connaissances et leur vision sont désespérément nécessaires aujourd’hui et pour la suite du conflit.
La meilleure façon de rendre honneur à ces personnes est d’utiliser nos voix pour la paix et viser la fin permanente de la violence à Gaza.
Avant de lire les noms, j’aimerais partager un poème par Em Berry intitulé « Because of Us » avec vous.
Rebecca Burns est une infirmière de Fredericton qui a récemment joint le groupe de la Solidarité Palestine de Fredericton.