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Il y a cent ans les queers étaient invisibles dans les communautés rurales. Heureusement ce couple gai avait un appareil photo.

Un nouveau livre met en vedette un couple queer qui vivait dans une communauté rurale du Nouveau-Brunswick dans les années 1910 et 1920

by Meredith J. Batt et Dusty Green. Traduction: Bernadette Landry
June 17, 2022
Reading Time: 9min read
Il y a cent ans les queers étaient invisibles dans les communautés rurales. Heureusement ce couple gai avait un appareil photo.

Cub et Len dans un hamac installé dans la cour de la maison de Len Keith. Gracieuseté : Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Le texte ci-dessous a d’abord été publié le 30 mars 2022 dans Xtra Magazine. 

Même si l’histoire des LGBTQ2S+ remonte à des millénaires, les archives qui les concernent portent surtout sur des expériences urbaines, ce qui pourrait nous porter à croire que de telles relations n’existaient pas en région rurale. C’est faux, mais n’étant pas assez nombreux pour avoir leurs propres bars, associations et clubs, ni la liberté qui vient avec l’anonymat des villes, leur présence se faisait plus discrète, de sorte qu’il est plus difficile maintenant de les retracer.   

Gracieuseté: Archives provinciales du Nouveau-Brunswick/Goose Lane Editions

Nous ne saurions probablement rien de Len et Cub, un couple queer d’une communauté rurale du Nouveau-Brunswick au début du 20e siècle, s’ils n’avaient pas été pris en photo. Au Canada, les photos de famille ont commencé à devenir populaires autour de 1917, juste à temps pour que Leonard “Len” Olive Keith s’en serve pour immortaliser les jours heureux qu’il a vécus en compagnie de Joseph Austin “Cub” Coates.    

Len, né le 14 décembre 1891, avait huit ans de plus que Cub, son voisin. Leur village était situé à environ 50 kilomètres à l’ouest de Moncton, un trajet qui se fait maintenant en une quarantaine de minutes. La famille de Len était propriétaire d’une usine de fabrication d’allumettes et d’un moulin à grains, ce qui explique probablement pourquoi la famille avait les moyens de s’acheter un appareil photo doté d’une minuterie. Le père de Len était le premier du village, en 1911, à posséder sa propre voiture. Considéré comme un « jouet pour les riches », ce véhicule offrait à Len davantage de mobilité et de liberté qu’aux autres jeunes du village. Il emmenait Cub se promener avec lui en voiture.     

Dans leur nouveau livre Len & Cub: A Queer History, Meredith J. Batt et Dusty Green se servent des photos de Len pour découvrir à quoi pouvait ressembler la vie de ces deux hommes à l’époque. Batt et Green sont les cofondateurs de la Queer Heritage Initiative of New Brunswick, qui est vouée à la collecte et à la conservation des archives de l’histoire des LGBTQ2S+ de la province, y compris au moyen d’enregistrement d’entretiens sur l’histoire des LGBTQ2S+. L’extrait qui suit décrit les deux hommes et la manière dont ils pouvaient se percevoir à l’époque. 

Une photo particulièrement intime de Len et Cub dans les années 1910. Gracieuseté : Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Leonard Olive Keith et Joseph Austin “Cub” Coates sont nés à la fin du 19e siècle dans la communauté rurale de Butternut Ridge (maintenant connu sous le nom de Havelock) au Nouveau-Brunswick.  

Après son service militaire pendant la Première Guerre mondiale, Len est devenu amateur de photographie et d’automobiles. Il est devenu propriétaire d’un garage et d’une salle de billard. Cub, fils d’un fermier, était un ancien combattant de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, un boucher, un entrepreneur et un amoureux des chevaux. La relation entre ces deux voisins était proche et intime. Comme en témoignent de nombreuses photos prises par Len, les deux hommes aimaient passer du temps ensemble dans la nature. Ils aimaient les animaux, l’alcool et l’aventure. Len, comme beaucoup d’amateurs de photographie, aimait capter avec son appareil ce qui avait de l’importance à ses yeux. Ainsi, l’omniprésence de Cub dans des centaines de photos est révélatrice. Les photos qu’il a prises durant les années 1910 et 1920 témoignent de l’évolution de leur relation à mesure qu’ils exploraient la nature sauvage et qu’ils passaient du temps ensemble tous les deux. Malheureusement, ces aventures ont pris fin lorsque l’homosexualité de Len a été révélée par des membres de la communauté au début des années 1930, le forçant à quitter Havelock.   

Cub semble pour sa part ne pas avoir été ciblé par le scandale. Il est resté à Havelock jusqu’en 1940, lorsqu’il a épousé Rita Cameron, une infirmière native de Chatham, et est déménagé à Moncton après la Deuxième Guerre mondiale. Il était très connu parmi les amateurs de courses de chevaux du Nouveau-Brunswick jusqu’à son décès en 1965. Len n’est jamais retourné à Havelock. Il a habité à Montréal jusqu’à ce qu’il meure d’un cancer en 1950. Des décennies plus tard, un historien de Havelock, John Corey, a offert les photos de Len aux Archives provinciales du Nouveau-Brunswick. Il les avait achetées en 1984 dans le cadre d’une vente du patrimoine de la famille Keith. En grandissant, John avait entendu son père, Roy Mandord Corey, parler de Len et Cub. À l’école, Len était dans la même classe que Roy. En 2011, lorsque John a fait don des albums de photos aux Archives provinciales du Nouveau-Brunswick, il a qualifié la relation entre Len et Cub de « boyfriends », un terme que l’archiviste a noté dans l’outil de recherche de la collection. Après en avoir discuté avec John, l’archiviste a également indiqué que Len avait été évincé de la ville par un groupe d’hommes de Havelock à cause de son homosexualité. Cette anecdote est écrite sur une enveloppe contenant la photo d’un des hommes responsables du dévoilement de l’homosexualité de Len.    

Cub et Len dans leurs tenues de sortie sociale en 1926. Gracieuseté: Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Même avec les autres informations dont nous disposons au sujet de la vie de Len et Cub, il reste encore bien des incertitudes et des ambiguïtés. À mesure que le temps passe, les anecdotes se perdent, les informations s’effritent et les personnes qui ont connu Len et Cub meurent. Il faut donc savoir lire entre les lignes, mais la conservation de ces photos après autant d’années est remarquable en soi. Pour qu’elles puissent se retrouver aux archives provinciales, il a fallu d’abord que Len les fasse développer et les conserve toute sa vie, puis que sa sœur Lucy en prenne soin, que John Corey en fasse l’acquisition lorsque le patrimoine de la famille Keith a été mis en vente, et enfin, qu’elles soient remises aux archives provinciales. Durant toutes ces années, certaines photos ont probablement été perdues ou détruites, car Len, Lucy ou même John ont pu s’inquiéter des conséquences légales ou sociales d’avoir en leur possession des photos témoignant de toute évidence d’une relation entre deux personnes du même sexe. À notre connaissance, Len et Cub ne sont pas écrits de lettres d’amour et il n’existe pas de photos plus intimes que celles qui sont présentées dans le livre. 

En explorant la relation entre Len et Cub, il est important de se rappeler que les éléments que nous analysons sont situés dans le contexte d’une époque où l’homophobie ambiante empêchait les couples de même sexe de vivre et de s’aimer ouvertement. La documentation relative aux homosexuels des débuts 1900 est rare et les connaissances scientifiques sur leurs expériences de vie durant cette période sont très limitées. Len était clairement épris de Cub et vice versa. John Corey, qui a offert la collection de photos de Len aux Archives provinciales, a entendu parler de Len et Cub pendant son enfance à Havelock. Il savait ce que signifiaient ces photos puisqu’il avait pris la peine d’indiquer que ces deux hommes étaient des « boyfriends » et que Len avait été forcé de quitter la ville à cause de son homosexualité. De nombreuses photos confirment cette affirmation et montrent comment le couple trouvait les moyens de s’épanouir à cette époque et dans ce milieu rural, et les efforts qu’ils faisaient pour cacher la vraie nature de leur liens affectifs. 

Lorsque Len et Cub étaient enfants, les termes homosexuel et hétérosexuel ne faisaient pas partie du vocabulaire à Havelock. De telles définitions de l’orientation sexuelle étaient surtout réservées aux premiers sexologues travaillant à élaborer de nouveaux modèles pour décoder la sexualité humaine. Cela dit, l’absence de vocabulaire pour s’autodéfinir ne signifie pas pour autant que l’amour entre personnes de même sexe était accepté. Toute sexualité « non naturelle » (n’ayant pas pour but la reproduction) était proscrite par la religion, les relations sexuelles entre personnes de même sexe étaient interdites par la loi, et il était pratiquement impossible pour les couples de même sexe de vivre et de s’aimer ouvertement. Comment ces garçons ont-ils interprété et compris l’attirance qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre? Se sont-ils préoccupés de tous ces concepts et de la stigmatisation associée à de telles relations sexuelles et amoureuses?       

Len et Cub en 1916 lors d’une excursion à Jemseg, Nouveau-Brunswick, à presque 100 km du village où ils vivaient. Gracieuseté : Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

La vie nocturne de la minorité queer de New York ne pouvait pas avoir d’effet sur la vie de deux jeunes hommes d’une communauté rurale du Nouveau-Brunswick. L’absence de visibilité ou de représentation des queers à Havelock a pu permettre à Len et Cub de passer inaperçus ou de passer pour des hétérosexuels. À cette époque, le fait que ces jeunes hommes travaillaient et s’habillaient en conformité avec leur genre a pu suffire à éviter les soupçons des autres habitants du village. Pourtant, cette image qu’on avait de l’attraction sexuelle entre personnes du même sexe a pu contribuer à l’expulsion de Len, mais pas à celle de Cub. Len était plus âgé que Cub, c’était un célibataire apparemment endurci qui n’avaient jamais fréquenté de femmes ni passé de temps avec elles. Il a pu être considéré comme étant le vrai queer au sens méprisant du terme, une personne bizarre, un suspect qui ne pouvait pas s’adapter à son milieu et qui devait par conséquent être ostracisé.

En explorant la relation entre Len et Cub, il est important de garder en tête l’interprétation de la sexualité et de l’attirance sexuelle axée sur le genre entre 1916 et 1930, car c’est dans ce contexte social qu’ils ont évolué. La très grande majorité des recherches concernant l’attirance entre personnes de même sexe ayant vécues à cette époque traite de personnes vivant en milieu urbain et non en milieu rural, comme Len et Cub. Toutefois, comme Emily Skidmore le dit dans True Sex: The Lives of Trans Men at the Turn of the 20th Century, les historiens qui s’intéressent aux queers depuis le début des années 2000 tentent de contourner cette vision centrée sur la vie urbaine en explorant les traces des relations de même sexe en milieu rural. Il faut par contre noter que les personnes qui assument leurs désirs en tant que queers doivent faire face aux barrières sociales qui y sont associées, peu importe où elles habitent. Au début des années 1930, la société nord-américaine était de plus en plus déterminée à contrôler les frontières de genre et de sexualité, en réponse à ce qui était perçu comme la décadence et la débauche des « années folles » des années 1920. Au milieu du 20e siècle, ce contrôle a mené à une division extrêmement rigide entre les hétérosexuels et les homosexuels, dépeignant les hétérosexuels comme des hommes pieux, patriotiques et masculins, alors que les homosexuels étaient au contraire vus comme des hommes immoraux, féminins et pervers.             

Cub et Len en tenue militaire durant la Première Guerre mondiale, en 1917, à Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec. Gracieuseté : Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Compte tenu de cela, il n’est pas surprenant que Len ait été ostracisé durant les années 1930 à cause de l’intensification de la stigmatisation sociale entourant les personnes queers et du contrôle moral visant à éliminer toute déviation de la norme. Le fait que les queers étaient victimes de ségrégation était propice, ironiquement, à la rencontre et au développement de relations affectives et romantiques entre personnes de même sexe dans des endroits situés loin du regard scrutateur des autres. Les historiens qui se sont intéressés aux queers de cette période, tel George Chauncey, John D’Emilio et Colin Spencer fournissent plein d’exemples d’hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes durant les années qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale sans réfléchir aux conséquences que cela pouvait avoir sur leur « identité » ni sur leur « manière d’être ». Qu’il s’agisse de militaires allemands recrutés en 1910 qui ne se préoccupaient pas de «parler d’homosexualité, mais se contentaient de vivre ces expériences », d’homosexuels discrets de la classe moyenne à New York qui s’affichaient comme « normaux », ou de garçons queers du sud des États-Unis qui « ne s’assoyaient pas pour discuter intellectuellement d’homosexualité, se contentant d’agir sans trop y penser ».   

Len et Cub ont vécu à une époque difficile, mais d’une certaine manière, leur amour était peut-être moins compliqué qu’on pourrait le croire au premier coup d’œil. Il est possible que leur relation ait pu se développer sans qu’ils aient à trop s’inquiéter de ce que cela voulait dire sur le plan de leur identité personnelle et des conséquences que cela impliquait. L’important, c’était où ces rapports avaient lieu et qui était au courant. Ils faisaient sûrement attention de ne pas dévoiler la vraie nature le l’affection qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Les relations intimes entre personnes de même sexe n’étaient certainement pas acceptées et par conséquent, leur relation amoureuse ne pouvait sûrement pas être dévoilée publiquement. 

Ces extraits sont d’abord parus dans Len & Cub: A Queer History, 2022 de Meredith J. Batt et Dusty Green. Réimpression approuvée par Goose Lane Editions. Traduit de l’anglais par Bernadette Landry. 

Tags: Bernadette LandryDusty GreenhistoireLen & CubLGBTQ2S+Meredith J. BattNouveau-Brunswickqueer
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