Le Front commun pour la justice sociale est préoccupé par les commentaires déshumanisants dans les médias envers les personnes en situation d’itinérance et en situation de pauvreté dans la région de Moncton.
L’itinérance et la pauvreté sont des problèmes sociaux exigeant une approche multifacette en matière d’intervention et nécessitant des solutions structurelles. Les mesures d’austérité et le sous-financement chronique de nos programmes sociaux ont rendu plus complexes les problèmes sociaux au Nouveau-Brunswick. Le gouvernement s’acharne à sous-financer le logement social, l’aide sociale, notre système de santé, nos services publics et les organismes communautaires. La solution n’est pas de déplacer des humains dans un parc industriel ou à l’extérieur des quartiers où sont offerts les services, mais de réinvestir dans notre filet social. Où sont la compassion, l’empathie et l’ouverture aux autres ?
La dernière année a été marquée par les taux d’inflation les plus élevés en 40 ans. À la fin du contrôle des loyers en décembre 2022, des Néo-Brunswickois·e·s ont reçu des hausses de loyer de 80 % à plus de 100 %. L’inflation alimentaire et le panier d’épicerie plus dispendieux, et les hausses des tarifs d’électricité et du carburant, ont encore des conséquences sur les conditions de vie. Le salaire minimum actuel n’est pas un salaire de subsistance. Les taux de base de l’aide sociale étaient les plus bas au pays en 2021 et sont encore parmi les plus bas au Canada, même avec l’augmentation de cette année calculée selon l’Indice des prix à la consommation. La majorité des Néo-Brunswickois·e·s vivent d’un chèque de paie à l’autre. Les gens peinent à joindre les deux bouts et à boucler leur budget.
Il faut s’inquiéter de l’augmentation de l’itinérance et de la pauvreté partout dans notre province, mais il faut adresser ces préoccupations au gouvernement pour qu’il renforce notre filet social. Les personnes en situation d’itinérance et de pauvreté sont des membres de nos communautés et des résident·e·s du Nouveau-Brunswick à part entière. Trop souvent, les mieux nanti·e·s réagissent avec dégoût et une attitude de “pas dans ma cour” (« NIMBY-ism »). Éloigner les personnes en situation d’itinérance et de pauvreté et les exclure leur fera encore plus de mal et créera des problèmes sociaux plus importants – sans parler qu’il s’agit de gestes violents.
Si vous vous préoccupez de ces enjeux, pensez à appuyer le travail des organismes communautaires de première ligne, les prestataires de services, les groupes de défense de droits et les groupes de revendication comme le Front commun qui exige de meilleures conditions de vie et de travail au Nouveau-Brunswick. Faire preuve de compassion et d’empathie, écouter les histoires des gens et favoriser la cohabitation sociale peuvent mener loin.
Janelle LeBlanc, coordonnatrice provinciale, Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick.