Dire à quelqu’un “tu n’as pas l’air autiste” peut-être blessant, ce n’est pas un compliment comme bien des gens le pensent.
Cette phrase suppose qu’il y a une apparence spécifique associée à l’autisme, ce qui perpétue les stéréotypes et néglige les défis auxquels les personnes peuvent être confrontées. Les stéréotypes et le stigma entourant le spectre de l’autisme ne sont nul autre qu’un concept socialement construit ; tout attribut considéré comme défavorable et qui discrédite un individu, le laissant être considéré comme moins précieux que le reste de la société.
Certaines personnes autistes décident ainsi d’adopter des comportements de masquage ou de camouflage, ce qui signifie qu’elles suppriment ou cachent intentionnellement leurs traits autistiques pour s’adapter aux normes sociales. En disant : « Vous n’avez pas l’air autiste », vous pouvez involontairement rejeter ou invalider leurs expériences et les efforts qu’ils ont déployés pour naviguer dans les situations sociales. Se concentrer sur l’apparence d’une personne peut nuire à son individualité et renforcer l’idée que “l’apparence normale” est plus importante que la compréhension et l’acceptation de la diversité des expériences neurodivergentes.
Des commentaires comme ceux-ci peuvent donner à une personne autiste l’impression qu’elle doit prouver son identité autiste. Cela peut entraîner de la confusion et de la frustration. Il est préférable de se concentrer sur la compréhension et le soutien des individus en fonction de leurs expériences et de leurs besoins uniques. Les personnes sous le spectre de l’autisme peuvent intérioriser la stigmatisation et les préjugés, ce qui les pousse à “masquer” ou “camoufler” leurs traits autistiques pour s’intégrer socialement. Cela affecte leur bien-être, leur estime de soi et leurs relations, les privant d’opportunités d’améliorer leur qualité de vie en se connectant avec d’autres personnes sous le spectre.
En brisant le stigma entourant l’autisme, nous pouvons créer un environnement plus inclusif, respectueux et favorable pour les personnes sous le spectre et de leur permettant de s’épanouir pleinement et de bénéficier d’une meilleure qualité de vie.
Marie-Pier Leroux est autiste et travailleuse sociale.