La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick célèbre les succès sociaux, économiques et politiques des femmes à l’occasion de sa 20e célébration de la Journée internationale des droits des femmes. Au cours des deux décennies qui ont suivi sa fondation, la Coalition et ses partenaires ont accumulé de nombreuses victoires et des progrès dans la lutte pour l’équité salariale – le droit de la personne à un salaire égal pour un travail de valeur égale.
« Il y a vingt ans, le catalyseur pour la création de la Coalition a été la Marche mondiale des femmes de 2000, où 139 femmes du Nouveau-Brunswick ont marché contre la violence genrée et pour une loi visant à éliminer l’iniquité salariale. Depuis lors, nous avons fait de grands pas vers cet objectif », a déclaré Krysta Cowling (elle), présidente de la Coalition.
La première grande victoire de la Coalition fut l’adoption de la Loi de 2009 sur l’équité salariale, qui a permis de corriger la discrimination salariale systémique dont faisaient l’objet plusieurs emplois à prédominance féminine dans le secteur public et dans les sociétés de la Couronne. Douze ans après son entrée en vigueur, elle a assuré que des milliers de Néo-Brunswickois, surtout des femmes, reçoivent un salaire équitable.
Les progrès les plus récents ont été réalisés au cours de la dernière année. D’abord en août, lorsque la Loi fédérale sur l’équité salariale, tant attendue, est entrée en vigueur – une victoire pour les 1,3 million de personnes assujetties à cette loi au Canada, dont des milliers dans cette province. La loi prévoit que les personnes occupant des emplois à prédominance féminine dans des lieux de travail sous réglementation fédérale, dont les banques, les télécommunications et le transport interprovincial, touchent le même salaire que celles occupant des emplois à prédominance masculine de valeur égale.
Puis, en décembre dernier, la Coalition a été témoin d’un accord historique entre la province et le gouvernement fédéral sur les services de garde à la petite enfance. Cet accord prévoit une augmentation de 25 % des salaires des éducatrices et éducateurs de la petite enfance, qui sont surtout des femmes, et une réduction des frais pour les parents à 10 $ par jour sur cinq ans.
« Il s’agit ensuite de veiller à la mise en œuvre réussie de ces trois victoires. Ces dernières sont le résultat du travail de revendication d’innombrables femmes et hommes du Nouveau-Brunswick pendant de nombreuses années. Elles démontrent que la défense des droits porte fruit, car il reste encore de multiples combats à mener », a rappelé Mme. Cowling.
Le secteur des soins communautaire de la province, qui emploie plus de 10 000 femmes, affiche des salaires parmi les plus bas au Canada dans ce domaine. Des évaluations d’emplois menées au cours de la dernière année ont révélé que les salaires, qui se situent actuellement entre 14 $ et 16.80 $ l’heure, devraient se situer entre 22.44 $ et 26 $ pour atteindre l’équité salariale. La Coalition continue à faire pression sur le gouvernement pour qu’il investisse dans des augmentations salariales pour ce personnel à prédominance féminine et qu’il conçoive un plan de cinq ans pour atteindre l’équité salariale.
Enfin, le dernier obstacle de taille à franchir est d’assurer l’équité salariale pour les 65 % de femmes sur le marché du travail qui travaillent dans le secteur privé. La province a le besoin mais manque de volonté politique pour y parvenir.
« Tant qu’une loi sur l’équité salariale ne sera pas adoptée, les femmes du Nouveau-Brunswick vont continuer à payer le coût de l’iniquité salariale. En cette Journée internationale des droits des femmes, nous espérons que tous les partis feront le point sur le travail qu’il reste à faire. Parce qu’il est facile que de célébrer quand on pense que l’égalité et l’équité sont atteintes – mais ce n’est pas encore le cas. Mettre fin à l’iniquité salariale est le devoir de tous et ne peut être assumé par les femmes seules », a ajouté Mme. Cowling.
Il y a vingt ans, les fondatrices de la Coalition ont manifesté pour obtenir une loi pour mettre fin à l’iniquité salariale. Depuis lors, plus de 1 000 membres, 100 organismes membres et des nouvelles générations ont rallié la lutte pour le même droit. Il est à espérer qu’il ne faudra pas attendre encore 20 ans pour réussir ; les femmes n’ont plus les moyens d’attendre.